Jean Leppien dans la cour de l’atelier

Roquebrune 1957

Photo: Sem Presser

Jean Leppien dans la cour de l’atelier

Roquebrune 1957

Photo: Sem Presser

Jean Leppien - Vom Bauhaus zum Mittelmeer

Exposition personnelle à la Hamburger Kunsthalle 2013

Jean Leppien

Vue du restaurant d'entreprise de l'Immeuble des Pétroles

1962 - Foto: Paul Genest

Jean Leppien

Vue du restaurant d'entreprise de l'Immeuble des Pétroles

1962 - Foto: Paul Genest

Jean Leppien

1910-1991

Le peintre franco-allemand Jean Leppien représente l'abstraction géométrique du modernisme de l'après-guerre. Artiste exilé, Leppien puise ses expériences à la fois de son temps du Bauhaus à Dessau ainsi que de ses rencontres avec l'art abstrait à Paris.

L'œuvre de Jean Leppien peut être divisée en différentes phases.
Les peintures des années 1940 et 1950 montrent une structure de surface picturale caractérisée par des lignes et des champs de couleur. A travers les lignes amorphes, courbes et droites et les éléments colorés se génère un rythme expressif par des impulsions émotionnelles. Dans la phase suivante la façon de peindre change, la couleur acquiert un caractère matériel et des surfaces irrégulièrement bordées dominent. Entre 1967 et 1976, Leppien travaille sur la série UFO, celle qui montre des disques circulaires avec des anneaux concentriques sur des bandes colorées horizontales. En parallèle, de 1970 à 1976 surgissent des oeuvres où le cruciforme domine. A la fin des années 1970, arrivent les tableaux de prédellle, qui structurent l'espace pictural en un haut et un bas. Vers 1980 l'artiste utilise des textiles et un langage de formes tachistes pour ses collages d'images. Le travail tardif du peintre se caractérise par l'extrême réduction des surfaces colorées aux accents isolés.
 

Jean Leppien est né sous le nom Kurt Johannes Leppien le 8 avril 1910 à Lüneburg dans une famille d'industriels. De 1929 à 1930, il étudie au Bauhaus de Dessau chez Josef Albers, Wassily Kandinsky et Paul Klee. De 1931 à 1933, l'artiste étudie la photographie avec Lucia Moholy et László Moholy-Nagy à Berlin. Il y rencontre la juive hongroise Suzanne Markos-Ney (1907- 1982), étudiante du Bauhaus, photographe et tisserand. En mars 1933, ils ont tous deux émigré à Paris, où ils travaillent comme graphistes. En 1939, Leppien est interné au camp de travail de Marolles et se présente comme un opposant à l'État nazi dans la Légion Étrangère. Par peur de représailles Jean et Suzanne Leppien mènent une vie recluse à Sorgues de 1940 à 1944, où en 1941 le mariage a lieu. Néanmoins, la Gestapo arrête Suzanne Leppien en 1944 et la déporte au Camp de concentration d'Auschwitz. Jean Leppien est gracié mais condamné à sept ans de prison par une cour martiale allemande à Paris. Il survit à de nombreuses prisons et sera libéré le 25 avril 1945. Un mois plus tard, il retrouve sa femme à Paris. Le couple d'artistes vit initialement à Nice.

Enfin, à part de Paris, la ville de Roquebrune-Village, devient leur lieu de vie, une commune réputée comme lieu de travail d'Eileen Gray et Le Corbusier. Leppien cultive aussi des amitiés d'artistes avec Serge Poliakoff, Michel Seuphor, Pierre Soulages et Victor Vasarely. Il devient sociétaire du Salon des Réalités Nouvelles Parisien et y expose régulièrement depuis ses débuts. En 1948 le peintre reçoit le Prix Kandinsky comme prix d'encouragement aux côtés du grand lauréat Max Bill.
Il devient expert du Bauhaus, après avoir traduit les écrits de Kandinsky tout en restant en contact étroit avec Nina Kandinsky. En 1953, il obtient la nationalité française et devient nommé Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres par le Ministère de la Culture en 1987. Jean Leppien est décédé à Paris le 19 octobre 1991 et inhumé à Roquebrune-Village.

VAN HAM Art Estate gère depuis 2020 la succession Jean Leppien, qui comprend des peintures importantes de toutes les phases de création. L'héritage écrit se trouve dans les archives de la ville de Lüneburg.

 

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